Donald Trump avait prévenu, il est résolu à mettre fin à l’immigration clandestine. Ainsi, il a pris plusieurs décrets pour favoriser l’expulsion de migrants, et principalement les plus dangereux en vertu de l’Alien Act de 1798. Plusieurs vols militaires, chargé d’immigrés, ont donc quitté les États-Unis en direction de Bogota avant de rebrousser chemin, faute d’autorisation pour se poser.
Le président colombien, Gustavo Petro, a annoncé dimanche avoir interdit leur entrée, affirmant qu’il n’accepterait que des vols civils qui traitent les migrants avec «dignité». «Un migrant n’est pas un criminel et doit être traité avec la dignité qu’un être humain mérite. C’est pourquoi j’ai fait refouler les avions militaires américains qui transportaient des migrants colombiens», a écrit le président sur le réseau X.
«Je ne peux pas faire en sorte que les migrants restent dans un pays qui ne veut pas d’eux, mais si ce pays les renvoie, cela doit être fait avec dignité et respect pour eux et pour notre pays», a encore dit M. Petro. «Nous accueillerons nos ressortissants dans des avions civils, sans les traiter comme des criminels» a-t-il encore déclaré.
En rétorsion, le président américain a annoncé sur son réseau social, Truth Social, plusieurs mesures de rétorsion : imposition de 25% de droits de douane pour tous les produits venant de Colombie, un taux qui pourra s’élever à 50% dès la fin de la semaine ; interdiction de voyage et révocation des visas pour les officiels colombiens ; renforcement des contrôles douaniers et application de sanctions économique et financière. Le président américain a annoncé que ces mesures ne sont qu’un début.
Le gouvernement colombien a annoncé dimanche qu’il allait envoyer son avion présidentiel aux États-Unis pour transporter «dignement» les immigrés en situation irrégulière. «Le gouvernement de Colombie, sous la direction du président Gustavo Petro, a mis à disposition l’avion présidentiel pour faciliter le retour dans la dignité des ressortissants qui devaient arriver dans le pays ce matin, par des vols d’expulsion», a déclaré la présidence dans un communiqué envoyé à la presse.
Il n’était pas possible dans l’immédiat de déterminer si cette annonce était antérieure, postérieure ou simultanée aux sanctions ordonnées par le président américain.
Samedi, c’est Brasilia qui avait exigé des explications à Washington pour le «traitement dégradant» de 88 migrants illégaux brésiliens expulsés par les États-Unis, à bord d’un vol arrivé vendredi à Manaus (nord du Brésil). «Dans l’avion, ils ne nous ont pas donné d’eau, nous étions pieds et poings liés, et ils ne nous laissaient même pas aller aux toilettes», a déclaré à l’AFP Edgar Da Silva Moura, un informaticien de 31 ans, arrivé dans le vol après sept mois de détention aux États-Unis. «Il faisait trop chaud, certains se sont évanouis», a-t-il ajouté.
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