La localité de Préval, dans la première section communale de Petite-Rivière de l’Artibonite, a été le théâtre d’un massacre d’une rare cruauté. Plus de cinquante personnes, dont un pasteur octogénaire, ont été exécutées à l’arme blanche par des membres de la Coalition Jean-Denis, un groupe armé pourtant censé protéger la population contre les gangs.
L'assassinat de Hudlet Charles, un des membres de la Coalition, par des bandits de Gran Grif, a déclenché cette vengeance aveugle. Plutôt que de riposter contre les coupables identifiés, la Coalition a retourné sa rage contre des paysans sans défense, des notables respectés, des jeunes exemplaires, et même un pasteur de 86 ans et des fidèles en prière dans une église. Décapitations, maisons incendiées, corps jetés dans le fleuve.
Créée il y a six ans à Jean-Denis, avec le soutien de la diaspora et parfois même de certaines instances de l’État, la Coalition avait pour mission de repousser les assauts des gangs comme Gran Grif et Kokorat san ras. Mais aujourd’hui, les rôles semblent inversés. Ceux qui se proclamaient « protecteurs » sont devenus bourreaux.
Ce massacre barbare n’a rien d’un acte de justice ou de légitime défense. C’est une opération punitive aveugle, menée contre une population civile, sans avertissement ni possibilité de se défendre.
La Coalition ne peut plus prétendre incarner la résistance. Elle a adopté les méthodes de ses ennemis : la cruauté, la terreur, l’impunité. Ce ne sont plus des combattants de la liberté. Ce sont désormais des criminels.
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