Énorme chiffre, énorme pari politique, Joe Biden demande au Congrès une rallonge budgétaire de 105,85 milliards de dollars pour aider Israël et l'Ukraine, tenir tête à la Chine et répondre aux arrivées de migrants à la frontière sud.
C'est une énorme rallonge budgétaire. Joe Biden a demandé au Congrès américain plus de 105 milliards de dollars (soit plus de 99 milliards d'euros) pour à la fois aider Israël et l'Ukraine et répondre aux arrivées de migrants à la frontière sud des Etats-Unis, a annoncé vendredi 20 octobre la Maison Blanche. "Le monde nous regarde et le peuple américain attend à juste titre de ses dirigeants qu'ils s'entendent pour répondre à ces priorités", a commenté Shalanda Young, directrice des affaires budgétaires de la Maison Blanche.
Selon certain, le président démocrate aura du mal à trouver un consensus politique avec des républicains en pleine crise. Dans le détail, il réclame 61,4 milliards de dollars (dont 30 seraient dépensés en armement) pour l'effort de guerre ukrainien, 14,3 milliards (dont 10,6 en armement) pour venir en aide à Israël, un peu plus de 9 milliards pour répondre à des crises humanitaires y compris à Gaza, et un peu plus de 12 milliards pour renforcer la frontière avec le Mexique ainsi que lutter contre le trafic de fentanyl. Le démocrate de 80 ans estime par ailleurs qu'il lui faudrait un peu plus de 9 milliards pour répondre à des crises humanitaires internationales, y compris dans la bande de Gaza.
Le président américain met aussi la pression sur ses adversaires conservateurs en demandant des fonds pour répondre à l'immigration clandestine et aux trafics. La Maison-Blanche demande au Congrès, divisé entre Sénat démocrate et Chambre des représentants républicaine, un peu plus de 12 milliards de dollars pour renforcer la frontière avec le Mexique et lutter contre le trafic de fentanyl, responsable de milliers de décès par overdose aux États-Unis chaque année.
«Nous n'accepterons pas que ceux qui refusent d'agir nous donnent des leçons», a dit Shalanda Young, en référence aux critiques récurrentes de la droite sur le laxisme supposé de Joe Biden face aux arrivées de migrants à la frontière sud. Le président américain, candidat à sa réélection, avait affirmé jeudi, depuis le cadre très solennel du Bureau ovale, que les États-Unis seraient davantage en sécurité «pour des générations» s'ils soutenaient à la fois Israël et l'Ukraine.
«L'Histoire nous a appris que lorsque les terroristes ne paient pas pour leurs actes, lorsque les dictateurs ne paient pas pour leurs agressions, ils causent plus de chaos et de mort et de destruction. Ils persistent, et le coût et les menaces pesant sur l'Amérique et le monde continuent de croître», a mis en garde Joe Biden. «Nous ne pouvons pas laisser les mesquineries politiciennes (...) se mettre en travers de nos responsabilités en tant que grande nation», a encore dit le démocrate vers la fin de son discours, le second seulement dans le Bureau ovale depuis son élection.
Washington s'est jusqu'ici déjà engagé à consacrer à Kiev plus de 70 milliards de dollars, dont près de 45 milliards en assistance militaire. Certains parlementaires républicains, les plus à droite, veulent s'arrêter là . Les mêmes réclament en revanche une assistance musclée à Israël.
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