À cinq mois de l’échéance du 7 février 2026, le Forum des Anciens Premiers Ministres d’Haïti (FAPM) invite le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) à anticiper les risques d’une nouvelle crise politique. Dans un communiqué publié mardi, le Forum propose la tenue rapide d’une assise nationale inclusive.
Le regroupement, créé sous l’administration d’Ariel Henry, rassemble plusieurs anciens chefs de gouvernement dont Gérard Latortue, Jean-Marie Chérestal, Jacques-Édouard Alexis, Evans Paul, Jack Guy Lafontant, Jean-Max Bellerive, Joseph Jouthe, Enex Jean-Charles et Laurent Lamothe. Ses membres estiment qu’un dialogue ouvert entre les principales forces du pays constitue une étape incontournable pour éviter une impasse institutionnelle.
Dans cette perspective, le Forum recommande la participation des partis politiques, des Églises, du vodou et d’autres confessions spirituelles, du secteur privé, de la société civile, des organisations paysannes ainsi que des représentants de la jeunesse, des femmes et de la diaspora. Selon le communiqué, un tel processus devrait aboutir à « un agenda réaliste pensé par des Haïtiens pour Haïti », intégrant les résolutions de l’OEA et les initiatives onusiennes, tout en affirmant une responsabilité nationale.
Cet appel intervient alors que le climat politique et social demeure tendu. L’insécurité généralisée, l’affaiblissement des institutions et l’absence de perspective électorale alimentent la crainte d’un blocage au terme du mandat du CPT. Pour le Forum, l’urgence est d’éviter une aggravation du désordre politique à partir du 7 février 2026.
La prise de position du FAPM soulève toutefois des interrogations sur le rôle de ces anciens Premiers ministres dans la crise actuelle. Beaucoup ont été critiqués pour leur incapacité à instaurer des réformes durables lorsqu’ils étaient aux affaires. Leur appel à la concertation nationale se heurte donc à une certaine méfiance au sein de l’opinion publique.
Reste que cette démarche s’ajoute aux multiples propositions visant à sortir Haïti de l’impasse. Si elle ne garantit pas de solution immédiate, elle témoigne d’une volonté de placer la responsabilité collective au centre des discussions, à un moment où l’avenir politique du pays paraît plus incertain que jamais.
12-09-2025
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