Depuis quinze ans, les mêmes acteurs politiques se succèdent au pouvoir ou restent dans l’opposition, sans jamais réussir à inspirer confiance. Pour Lyonel Trouillot, écrivain haïtien engagé et observateur attentif de la société, cette répétition des mêmes pratiques fragilise la démocratie et éloigne les citoyens de la vie politique.
Selon lui, les partis dominants enchaînent accords et revirements sans jamais représenter clairement les intérêts des groupes sociaux. Le nombre de leurs adhérents reste faible et stable, et leur participation à l’instauration du Conseil Présidentiel de Transition décrié renforce la méfiance populaire. La population doute de la viabilité du système actuel comme solution à la crise politique, un constat relayé par Ayibopost.
De nouveaux partis et regroupements apparaissent régulièrement, mais leur simple existence ne garantit pas une rupture avec les pratiques anciennes. Pour Lyonel Trouillot, la crédibilité politique se mesure à la clarté idéologique, à la transparence des pratiques et à la capacité de rompre avec l’usage de la politique comme instrument d’enrichissement personnel et de trafic d’influence.
L’écrivain dénonce également les dérives persistantes de la scène politique haïtienne. Clientélisme, ONGisation des organisations, stratégies d’occupation de parcelles de pouvoir, messianisme de leaders autoproclamés et absence de liens concrets avec les masses urbaines et rurales constituent pour lui les principaux obstacles à une reconstruction nationale fondée sur l’éthique et l’équité.
Pour Lyonel Trouillot, la majorité des partis reste davantage préoccupée par les formules de pouvoir que par l’amélioration des conditions de vie des citoyens. Il appelle la population à observer, questionner et exiger de nouvelles pratiques, insistant sur le fait que la politique ne pourra se réinventer qu’avec ceux qui osent réellement rompre avec le passé.
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