Alors qu’Haïti traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire récente, une nouvelle alerte vient assombrir l’horizon humanitaire. Près de 100 000 enfants risquent d’être exclus des cantines scolaires du Programme alimentaire mondial (PAM), faute de financement, selon un article publié cette semaine par le Miami Herald sous la plume de la journaliste Jacqueline Charles.
Celle-ci rappelle que c’est l’ex-ministre Nesmy Manigat qui, dès 2015, avait proposé d’intégrer des produits agricoles locaux dans les repas servis aux élèves. Une vision novatrice, qui visait à relier les écoles aux petits producteurs haïtiens, créant ainsi un cercle vertueux entre alimentation, éducation et économie rurale. Le PAM lui-même salue aujourd’hui cette approche comme un modèle à suivre. Mais face à l’effondrement des ressources disponibles, le programme est menacé. Selon l’organisation, les capacités logistiques sont à sec : il n’y a ni nourriture, ni fonds pour en acheter — ni localement, ni à l’étranger. Pire encore : « Nous sommes très préoccupés par le fait qu’une seule tempête pourrait plonger des centaines de milliers d’Haïtiens dans une catastrophe humanitaire », a insisté Lola Castro, directrice régionale du PAM pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
Avec une saison cyclonique annoncée comme particulièrement active, les risques sont décuplés. Et Haïti ne peut se permettre un choc supplémentaire. Le pays figure aujourd’hui parmi les cinq zones du monde confrontées à des niveaux de faim catastrophiques, aux côtés de la bande de Gaza, du Mali, du Soudan et du Soudan du Sud.
Dans ce contexte explosif, la réduction du programme d’alimentation scolaire représenterait bien plus qu’un recul humanitaire. Elle pourrait signifier l’effondrement d’un des derniers filets de sécurité pour une jeunesse déjà livrée à la violence, à l’errance et à la faim.
Non au plagiat !!! KOMINOTEK, soyez professionnel !
0 Commentaire