L’ancien Premier ministre haïtien Claude Joseph, dirigeant du parti EDE (Engagés pour le Développement), estime que le Conseil présidentiel de transition (CPT) a échoué dans sa mission de stabilisation et de reconstruction institutionnelle. Dans un entretien accordé ce mardi 7 octobre 2025 à la rédaction de Vant Bèf Info (VBI), il invite les forces politiques et sociales du pays à préparer dès maintenant une alternative crédible et concertée avant l’échéance du 7 février 2026.
Selon le Dr Joseph, le CPT « a piteusement échoué sur toute la ligne », incapable de rétablir la confiance publique, de freiner l’insécurité ni de créer les conditions nécessaires à l’organisation d’élections. « Il est impossible de réaliser une élection avant le 7 février 2026 », a-t-il tranché, évoquant la lenteur administrative, la violence des gangs et la recrudescence des enlèvements.
L’ancien chef du gouvernement appelle à un sursaut républicain et à une réorganisation nationale. Il prône la formation d’un gouvernement de consensus, fondé sur une gouvernance bicéphale, réunissant deux têtes dirigeantes issues d’un large accord entre les partis politiques, la société civile et les signataires de l’accord du 3 avril 2024.
« Il faut choisir des personnalités neutres, honnêtes et capables de ne pas instrumentaliser l’État au profit d’un clan », a insisté le leader d’EDE, tout en écartant l’idée d’un transfert automatique du pouvoir à la Cour de cassation.
Sur le plan sécuritaire, Claude Joseph estime que la pacification du territoire doit précéder toute perspective électorale. « Aujourd’hui, un citoyen ne peut même pas se déplacer librement entre Carrefour et Léogâne sans risquer sa vie », déplore-t-il. L’ancien Premier ministre reconnaît la pertinence de la force internationale de soutien à la PNH, mais souligne que son déploiement prendra plusieurs mois, rendant toute élection avant 2026 irréaliste.
Enfin, il exhorte le CPT à préparer sa sortie dans l’ordre afin d’éviter un nouveau vide politique. « Le Conseil présidentiel ne doit pas devenir un obstacle à son propre remplacement », prévient-il. Claude Joseph conclut en lançant un appel à l’unité nationale : « Le 7 février 2026 doit marquer un véritable tournant démocratique pour Haïti. Le pays ne peut plus attendre. »
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