Le président dominicain Luis Abinader a pris la parole le dimanche 6 avril 2025, pour annoncer un train de mesures destinées à enrayer la migration irrégulière en provenance d’Haïti.
Qualifiant la situation de « fléau », le chef de l’État a affirmé sa volonté de « protéger la République dominicaine » et de « garantir le respect de nos lois », dans un contexte régional marqué par une instabilité persistante en Haïti.
Dans son discours à la nation, Abinader a souligné les répercussions croissantes des crises haïtiennes politiques, sécuritaires, économiques et environnementales sur son pays. « Aucune de ces crises n’est née chez nous, mais toutes ont un impact direct sur notre société », a-t-il déclaré, évoquant une pression accrue sur les infrastructures sanitaires, éducatives et économiques, ainsi que sur la sécurité publique.
Des mesures de fermeté sur plusieurs fronts Parmi les quinze mesures dévoilées, certaines se démarquent par leur fermeté : • Sécurité renforcée à la frontière : 1 500 soldats supplémentaires viendront appuyer les 9 500 déjà déployés. Le dispositif militaire sera réorganisé en six zones opérationnelles pour une surveillance plus efficace. • Accélération du mur frontalier : 13 kilomètres de barrière supplémentaires seront construits, dans le cadre du projet déjà en cours. .
Durcissement législatif : le gouvernement prévoit de renforcer les sanctions contre les fonctionnaires complices d’immigration clandestine, ainsi que contre les propriétaires hébergeant des migrants sans titre de séjour. • Création d’un observatoire citoyen : Un organisme indépendant, dirigé par le journaliste Miguel Franjul, veillera à l’application de la politique migratoire. • Restrictions dans les hôpitaux publics : l’accès aux soins sera soumis à la présentation de documents d’identité et d’une preuve de résidence pour les migrants.
• Réduction de la dépendance au travail illégal :l’exécutif veut promouvoir la « dominicanisation de l’emploi », avec des hausses de salaires et un soutien ciblé à l’agriculture et au BTP.
La Direction générale de l’immigration sera également dotée de 750 nouveaux agents et de bureaux dans chaque province. Une unité spéciale du Parquet, dédiée aux infractions liées à l’immigration, devrait aussi voir le jour. « Il est temps d’agir avec fermeté et responsabilité », a lancé Abinader, précisant que son pays ne deviendrait en aucun cas un refuge pour les gangs haïtiens.
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