À la suite d’un dialogue institutionnel inédit, le président dominicain Luis Abinader et ses trois prédécesseurs Hipólito Mejía, Leonel Fernández et Danilo Medina ont adressé une série de lettres officielles à plusieurs membres influents du Conseil de sécurité des Nations unies. Objectif : obtenir leur appui à la transformation de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS) en Haïti en une mission hybride dirigée par l’ONU.
Cette démarche diplomatique vise à répondre à l’aggravation de la crise sécuritaire haïtienne et à prévenir un effondrement total de l’État.
Selon Homero Figueroa, porte-parole de la présidence dominicaine, cette initiative conjointe reflète un consensus politique rare et souligne l’urgence de la situation. « L’envoi coordonné de ces correspondances montre que la République dominicaine considère la stabilité en Haïti comme une priorité nationale et régionale », a-t-il indiqué. Les lettres soulignent que la MSS, dans sa forme actuelle, ne dispose ni des ressources ni de la structure adéquate pour faire face à la montée en puissance des groupes armés haïtiens.
Parmi les chefs d’État et de gouvernement sollicités figurent les dirigeants des États-Unis, de la Chine, de la Russie, de la France et du Royaume-Uni, ainsi que ceux de pays membres non permanents du Conseil de sécurité tels que le Pakistan, la Sierra Leone, le Panama ou encore la Grèce. Toutes les lettres ont été transmises par l’intermédiaire des missions diplomatiques respectives auprès de l’ONU.
Dans leur message commun, les dirigeants dominicains alertent sur le risque que représente l’extension territoriale des gangs armés comme Viv Ansanm et Gran Grif, lesquels menacent non seulement la souveraineté d’Haïti mais aussi la sécurité hémisphérique. Ils appellent à une résolution urgente du Conseil de sécurité, idéalement avant la fin du mois de juin, moment critique qui coïncide avec la rotation prévue du contingent kenyan sur le terrain.
Enfin, le gouvernement dominicain réaffirme son engagement en faveur d’une solution durable, démocratique et dirigée par les Haïtiens eux-mêmes. Il encourage une réponse collective fondée sur le respect des droits humains et sur les principes du multilatéralisme. Pour les autorités dominicaines, la crise haïtienne est une menace régionale qui exige un sursaut de solidarité internationale sous l’égide des Nations unies.
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