Coup de semonce pour la presse américaine. Nommé par Donald Trump à la tête du DOGE, le fameux «département de l’efficacité gouvernementale» chargé de couper drastiquement dans les dépenses fédérales, Elon Musk envisage de supprimer les abonnements souscrits par l’État américain à plusieurs médias et agences de presse, dont Politico.
«Ce n’est pas une utilisation efficace de l’argent des contribuables. Ce gaspillage sera supprimé», a commenté le patron de X sur son réseau social ce jeudi. Selon une capture d’écran relayée par Elon Musk, la Food and Drugs Administration (FDA), l’administration américaine chargée de la surveillance des denrées alimentaires et des médicaments, dépenserait 517.000 dollars par an pour permettre à 37 de ses employés d’avoir accès aux contenus payants de Politico. Ce média américain destiné aux institutions publiques, aux décideurs et aux lobbyistes comporte notamment un volet sur l’industrie pharmaceutique.
Toujours sur X, un internaute signale au milliardaire que, selon le site usaspending.gov, le ministère de la Défense dépenserait lui plus de 9 millions de dollars pour bénéficier de services vendus par l’agence de presse internationale Reuters. Un autre, citant toujours le site officiel, pointe les «millions de dollars» reçus par l’agence de presse Associated Press de la part du gouvernement. «Plus pour longtemps. C’est objectivement un immense gaspillage de l’argent des contribuables», a réagi Elon Musk, laissant ainsi présager qu’il usera de ces nouvelles prérogatives pour mettre fin à ces abonnements.
S’il exécute sa menace, le manque à gagner engendré par une résiliation de l’ensemble des abonnements des agences fédérales pourrait être considérable pour les titres spécialisés concernés. «De nombreux médias vont connaître une mystérieuse baisse de leurs revenus», a déclaré Elon Musk dans un tweet publié ce mercredi.
Quelques minutes plus tard, il a partagé d’autres captures d’écran sur les dépenses des agences et ministères américains pour des abonnements au New York Times, pour un total de 4,1 millions de dollars en 2024. «Le New York Times est un média financé par l’État», a-t-il tweeté.
Les relations entre l’homme le plus riche et les médias se sont détériorées au cours des dernières années. En octobre, Elon Musk affirmait ne «pratiquement jamais lire la presse traditionnelle». «Quel est l’intérêt de lire 1000 mots sur quelque chose qui a déjà été partagé sur X plusieurs jours plus tôt ?», s’interrogeait-il alors.
Depuis l’an passé, les articles de presse partagés sur la plateforme X n’apparaissent plus que sous la forme d’une image avec un titre, sans mention du nom du média. Une disparition justifiée par Elon Musk pour des raisons «esthétiques». En France, le réseau social a été assigné en justice pour son refus de négocier avec les médias pour le versement de droits voisins. Plusieurs autres titres européens, comme Le Monde ou Libération en France, ont récemment choisi de ne plus alimenter leurs comptes X.
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