Haïti, carrefour stratégique pour la cocaïne destinée aux Caraïbes et aux États-Unis

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Haïti, carrefour stratégique pour la cocaïne destinée aux Caraïbes et aux États-Unis

La saisie de 1 045 kilogrammes de cocaïne réalisée en juillet 2025 près de l’Île de la Tortue a révélé le rôle stratégique d’Haïti dans le transit régional de stupéfiants.

Selon un article de l’ONU, cette cargaison, l’une des plus importantes interceptées depuis plus de trente ans, provenait d’Amérique du Sud et devait être redistribuée vers plusieurs marchés des Caraïbes ainsi que vers les États-Unis. Les trafiquants utilisent les eaux haïtiennes comme point de passage afin de fractionner les cargaisons avant leur expédition vers d’autres pays.

Les autorités indiquent que cette route maritime, aujourd’hui bien implantée, témoigne de l’implication croissante de réseaux criminels transnationaux qui exploitent la fragilité sécuritaire d’Haïti. Les zones côtières peu contrôlées et l’absence de moyens maritimes robustes facilitent l’arrivée de cargaisons venues du sud du continent.

Des saisies ultérieures, notamment au Cap-Haïtien et dans des ports étrangers comme celui d’Anvers en Belgique, confirment l’existence de circuits logistiques reliant Haïti à plusieurs continents.

Les gangs haïtiens jouent un rôle clé dans ce trafic. Installés sur des corridors stratégiques, ils assurent la protection et le déplacement de ces cargaisons en échange de paiements ou d’armes. Certains groupes seraient même impliqués dans des échanges drogue-armes avec des réseaux jamaïcains et bahaméens, ce qui renforce leur influence au sein du narcotrafic régional. Leur contrôle territorial permet de faciliter le transit intérieur de la drogue jusqu’aux points d’embarquement maritimes.

Face à cette situation, les Nations unies appellent à une coopération régionale renforcée pour contrer les routes de trafic passant par Haïti. L’ONUDC soutient les autorités haïtiennes dans le renforcement du contrôle maritime et de la surveillance aux frontières, mais les efforts demeurent limités par l’instabilité et l’absence de capacité opérationnelle.

Tant que ces vulnérabilités persisteront, Haïti restera une plaque tournante privilégiée pour l’acheminement de la cocaïne sud-américaine vers les États-Unis et les Caraïbes.