Des élus républicains au Congrès américain souhaitent imposer des frais d'«au moins 1000 dollars» à toute personne demandant l'asile aux États-Unis, selon un texte budgétaire rendu public ce lundi et qui vise à intensifier l'offensive de l'administration Trump contre l'immigration.
Le texte, issu des membres républicains de la commission judiciaire à la Chambre des représentants, fait partie d'un ensemble de propositions pour le budget de l'État fédéral qui doit encore être adopté pour l'année 2025. Donald Trump pousse pour que le Congrès avance rapidement sur ce budget afin de financer certaines de ses mesures phares, comme son programme d'expulsions massives de migrants en situation irrégulière.
La procédure de demande d'asile, actuellement gratuite, est à destination des personnes qui «ont été persécutées ou craignent d'être persécutées pour des critères de race, religion, nationalité, et/ou appartenance à un groupe social particulier ou une opinion politique», selon les termes des services américains de l'immigration (USCIS). À la différence des personnes demandant le statut de réfugié, les demandeurs d'asile doivent être déjà présents physiquement à un point d'entrée aux États-Unis (aéroport ou poste-frontière notamment).
Le montant de 1000 dollars pour chaque demandeur d'asile pourra par la suite être ajusté à la hausse en fonction de l'inflation, selon la proposition de ces élus républicains. Celle-ci prévoit également des frais de 8.500 dollars pour toute personne qui souhaiterait obtenir la libération par les autorités américaines d'un migrant mineur non-accompagné.
Tom Homan, responsable du programme d'expulsion de migrants voulu par Donald Trump, a décrié lundi sur ABC News les défaillances selon lui de la procédure de demande d'asile. «Au cours de la dernière décennie, près de 9 personnes sur 10 qui ont fait une demande d'asile à la frontière finissent avec une ordonnance d'expulsion car elles ne fuient pas la peur et la persécution dans leur patrie d'origine», a-t-il affirmé.
Lors d'un point-presse à la Maison Blanche le même jour, il n'a pas hésité à accuser, en termes à peine voilés, le précédent président démocrate Joe Biden d'avoir sciemment laissé des migrants en situation irrégulière rester sur le territoire américain dans l'espoir d'en tirer plus tard un profit électoral. Dans un sondage ABC News/Washington Post/Ipsos publié dimanche, une légère majorité de personnes interrogées (53%) critiquent la politique d'immigration de la Maison Blanche, un pourcentage en hausse de 5 points depuis février.
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