À l’approche de la Journée mondiale contre la traite des personnes, célébrée le 30 juillet, le Groupe d’Appui aux Rapatriés et aux Réfugiés (GARR) a organisé, ce vendredi 25 juillet, un forum réunissant magistrats, acteurs judiciaires et représentants de la société civile. L’objectif : dresser un bilan clair du phénomène en Haïti et renforcer la collaboration entre les différents acteurs.
Les discussions ont mis en lumière les formes les plus courantes de la traite en Haïti, notamment la domesticité forcée des enfants dite « restavèk », le trafic transfrontalier de mineurs et d’adultes à destination de la République dominicaine pour exploitation sexuelle ou travail forcé, le recrutement d’enfants-soldats par des gangs armés, ainsi que la mendicité forcée. Ces pratiques concernent un nombre important de personnes vulnérables, soulignent les intervenants.
Selon Jems Gédéon, avocat et membre du Chapitre haïtien de l’Association internationale des femmes juges, la pauvreté, la faiblesse des institutions et l’absence d’une culture juridique solide sont les principaux facteurs qui facilitent la perpétuation de la traite. La magistrate Marjorie Jacques a ajouté que si la loi du 2 juin 2014 contre la traite des personnes et d’autres instruments juridiques existent, leur mise en œuvre reste largement défaillante en raison notamment de l’impunité.
En clôture, la juge Lamise Elmidor a appelé à appliquer la règle des « 4P » : prévention, protection des victimes, poursuite des trafiquants et partenariat entre institutions étatiques et société civile. Cette démarche coordonnée est présentée comme essentielle pour endiguer efficacement ce fléau.
Le GARR prévoit d’utiliser les propositions issues des ateliers pour élaborer un plan de plaidoyer visant à sensibiliser et mobiliser tous les acteurs concernés. L’organisation entend ainsi renforcer la lutte contre la traite et le trafic d’êtres humains en Haïti par une action concertée et durable.
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