Le Département d’État américain a confirmé le 15 juillet 2025 le maintien de son niveau d’alerte maximal pour Haïti, appelant ses citoyens à éviter tout voyage dans ce pays marqué par une insécurité croissante. Dans un avertissement rare et sévère, Washington recommande même aux voyageurs de rédiger leur testament avant leur départ, soulignant la gravité de la situation.
Kidnappings, violences armées, troubles civils et accès limité aux soins médicaux plongent Haïti dans une crise profonde. Les forces de sécurité locales, dépassées, ne parviennent plus à garantir la protection des habitants, même dans la capitale Port-au-Prince. Pour les autorités américaines, le pays est aujourd’hui une zone où la violence fait figure de norme.
Cette mise en garde vise aussi les ONG, investisseurs et autres acteurs étrangers, signalant que toute présence étrangère s’expose à de sérieux dangers. Haïti est ainsi présentée comme un État fragile, où l’absence de stabilité compromet toute perspective de développement.
Cette mise en garde contraste avec une autre décision récente. Le 27 juin, le Département de la Sécurité intérieure a annoncé la suppression du Temporary Protected Status pour les Haïtiens, estimant que la situation s’était suffisamment stabilisée pour envisager un retour sécurisé. Cette divergence souligne la complexité et les incohérences dans la politique américaine envers Haïti.
Le pays se retrouve ainsi plongé dans un paradoxe. Alors que les autorités encouragent le retour des ressortissants haïtiens, elles maintiennent en parallèle une alerte maximale contre tout déplacement vers le territoire. Entre ambiguïté et confusion, Haïti est perçue à la fois comme un lieu sûr et un territoire à haut risque.
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