L’Union européenne (UE) ne reconnaît pas de « légitimité démocratique » au président vénézuélien, Nicolas Maduro, après sa réélection en juillet, a annoncé jeudi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
M. Maduro « continuera à être président, oui, de facto. Mais nous ne reconnaissons pas de légitimité démocratique basée sur des résultats [électoraux] qui ne peuvent pas être vérifiés », a déclaré M. Borrell, à l’issue d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.
Interrogé sur la signification d’une telle décision, M. Borrell a reconnu que l’UE continuerait à avoir des relations avec le Venezuela de M. Maduro, comme elle le fait avec d’autres pays dont elle ne reconnaît pas non plus la légitimité démocratique des dirigeants, comme c’est le cas au Nicaragua, a-t-il dit.
Les chefs de la diplomatie des 27 ont pris cette décision après avoir entendu le chef de l’opposition au Venezuela, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui a rendu compte, en visioconférence, de la situation politique dans son pays après le scrutin présidentiel du 28 juillet.
Le parquet vénézuélien l’a convoqué pour la troisième fois, vendredi, l’avertissant de l’émission d’un « mandat d’arrêt » contre lui s’il ne se présentait pas, selon la convocation diffusée jeudi par le procureur.
M. Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à cette élection présidentielle, a ignoré les deux précédentes convocations. « La situation au Venezuela est critique. Nous avons donc invité le candidat qui a obtenu des résultats démontrant que [le président Nicolas] Maduro n’a pas gagné cette élection », avait déclaré M. Borrell peu avant le début de cette réunion. Ancien ambassadeur, aujourd’hui âgé de 74 ans, M. Gonzalez Urrutia n’est pas apparu en public depuis le 30 juillet.
Nicolas Maduro, dont la victoire a été validée par la Cour suprême le 22 août, a été proclamé vainqueur avec 52 % des voix par le Conseil national électoral, qui n’a cependant pas divulgué les procès-verbaux des bureaux de vote, se disant victime d’un piratage informatique. L’opposition considère de son côté que son candidat a obtenu 60 % des suffrages.
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