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Économie

Haïti : inflation annuelle de 31,1 % , 5,7 millions de personnes en insécurité alimentaire

L’inflation en Haïti continue de peser lourdement sur les ménages, atteignant 31,1 % sur une base annuelle selon les dernières données disponibles. Cette hausse généralisée des prix frappe particulièrement les familles les plus vulnérables, qui voient leur pouvoir d’achat s’effondrer.

Les produits alimentaires et les boissons alcoolisées ont vu leur prix augmenter de 35 % en un an, tandis que le gaz et les combustibles ont bondi de près de 40 % et le logement de plus de 47 %. Pour de nombreux foyers, près de la moitié du budget est désormais consacrée à la nourriture. « Au-delà des chiffres, la réalité que vivent les familles est bien plus sévère », a souligné Kesner Pharel lors de son intervention sur Magik9, le 25 septembre 2025.

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Cette inflation soutenue aggrave l’insécurité alimentaire dans le pays : 5,7 millions de personnes sont aujourd’hui touchées. Avant la pandémie de Covid-19, le taux de pauvreté était inférieur à 60 % et l’extrême pauvreté sous les 30 %. Aujourd’hui, l’extrême pauvreté dépasse 35 %, soit moins de 500 gourdes par jour, tandis que la pauvreté générale concerne ceux dont le revenu quotidien est inférieur à 1 000 gourdes.

L’économie haïtienne connaît une détérioration significative. Entre août 2024 et août 2025, le taux d’inflation annuel s’est établi à 31,1 %, avec une hausse mensuelle dépassant 2 % depuis deux mois consécutifs. Selon Pharel, cette flambée des prix résulte non seulement d’une augmentation de la masse monétaire, mais surtout des perturbations dans le secteur de l’offre et de l’approvisionnement.

Le PIB poursuit sa contraction pour la septième année consécutive, avec une baisse prévue de plus de 3 % en 2025. Dans le même temps, la croissance démographique reste positive, accentuant l’aggravation de la pauvreté et l’élargissement du cercle de la misère.

La diaspora, pilier fragile de l’économie : La consommation nationale repose largement sur les transferts financiers de la diaspora, qui ont atteint 3,3 milliards de dollars sur neuf mois, face à un déficit commercial de plus de 2,9 milliards de dollars (520 millions d’exportations contre 3,478 milliards d’importations). Mais ces devises quittent rapidement le pays, faute de mécanismes pour les mobiliser au profit de l’économie locale. Pharel insiste sur la nécessité d’investir dans la production haïtienne et de promouvoir la consommation de produits locaux pour réduire cette dépendance.

L’incertitude politique et migratoire, notamment aux États-Unis, pourrait également affecter ces flux. « La diaspora reste essentielle, mais sa contribution pourrait diminuer si certaines mesures restrictives sont appliquées », prévient l’économiste.

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Jean Rony Poito PETIT FRERE

Journaliste

Journaliste-rédacteur & professeur de sciences sociales. Passionné de la rédaction.

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