Une adolescente qui a été violée à répétition pendant sept ans par son propre père a réussi à le coincer et à le faire condamner à la prison en l’enregistrant à son insu lors d’une agression. L’ agresseur (son papa) a écopé d’une peine de 8 ans et demi de prison.
Le papa a plaidé coupable mardi 21 novembre au palais de justice de Longueuil ( au Canada ) d’avoir agressé sexuellement à répétition sa fille pendant de longues années. Il a aussitôt écopé d’une peine de huit ans et demi de détention. La presse Canadienne n a pas précisé le nom de la fillete , afin de protéger son identité.
L’enfant n’avait que sept ou huit ans lorsque les agressions ont débuté. Au début, elle ne comprenait pas l’atrocité des gestes qu’on lui faisait subir. Son père lui présentait ça comme un jeu, lui faisant croire qu’elle était une agente secrète. «Mes yeux étaient cachés dans la noirceur de mon imagination, par noirceur je veux dire de la confusion et littéralement de la noirceur, mes yeux étaient fermés, mon imagination était brillante par contre. Ma bouche, elle, était occupée», a lancé l’adolescente maintenant âgée de 14 ans.
Selon les autorités judiciaires, les agressions survenaient à raison d’une à deux fois par semaine dans les dernières années. Il lui a imposé des relations complètes dès l’âge de huit ans. Le père passait souvent à l’action le samedi matin, moment où sa conjointe, qui est aussi la mère de l’enfant, s’absentait. Ce n’est qu’en avril dernier que l’ado a pris les grands moyens pour mettre son agresseur hors d’état de nuire. S’attendant à ce qu’il vienne la rejoindre dans sa chambre, elle a parti un enregistrement sur son cellulaire, qu’elle a dissimulé dans son pantalon. Les policiers avaient ainsi pu entendre le père discuter de tout et de rien pour tenter de distraire sa fille qu’il viole à répétition, les protestations de l’ado, le chantage utilisé pour vaincre sa résistance.
Si elle a vécu si longtemps avec son secret, c’est parce qu’elle avait une crainte: perdre son père, et ce, malgré les «maudits tours qu’il [lui a] faits» et «cette innocence volée». «J’avoue que parfois, j’aimerais ne jamais revoir mon père, mais parfois, c’est la personne qui me manque le plus au monde», a-t-elle ajouté.
En entérinant la sentence suggérée par la Couronne et la défense, la juge Dannie Leblanc a salué le courage de l’adolescente à témoigner à la cour, devant son père. «Tout ça, ce n’est pas de ta faute à toi, c’est celle de ton père. Ce n’est pas toi la méchante qui brise la famille», a lancé la magistrate. Elle a d’ailleurs rappelé à l’agresseur qu’il était l’homme en qui sa fille était «censée avoir le plus confiance» et qu’en agissant pour son bénéfice personnel, il a brimé l’apprentissage à la sexualité d’une jeune fille sans malice.
«Il y a les symptômes sur l’ado qu’on peut voir tout de suite, mais il y a d’autres symptômes à venir qu’on ne commence pas à s’imaginer. Il faut être conscient que ces gestes ont des conséquences à long terme», a insisté la juge Leblanc. Par ailleurs, si l’accusé a plaidé coupable si rapidement, c’était pour éviter à sa victime de devoir témoigner longuement lors d’un procès, a indiqué son avocat, Me Carlos Bolivar.
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