Face à l'escalade de la violence armée en Haïti depuis fin février, l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) se dit profondément préoccuper et informe qu'elle utilise tous les moyens nécessaires pour fournir de l'aide aux populations déplacées, estimées à plus de 10 mille personnes en seulement 8 jours.
Dans un communiqué de presse publié le dimanche 9 mars 2024, l'OIM a révélée que 10 000 personnes ont été déplacées en une semaine, toutes ayant déjà été déplacées en raison de la situation chaotique qui sévit dans plusieurs régions du département de l'Ouest. «Dix sites de déplacement ont été entièrement vidés en raison des vagues successives de violence, laissant les familles déplacées traumatisées. Les besoins urgents comprennent l’accès à la nourriture, aux soins de santé, à l’eau et aux installations d’hygiène, ainsi qu’à un soutien psychologique. Plus de 160 000 personnes sont actuellement déplacées dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.»
«Les Haïtiens sont incapables de mener une vie décente. Ils vivent dans la peur, et chaque jour, chaque heure où cette situation perdure, le traumatisme s’aggrave», a déclaré Philippe Branchat, chef de l'OIM en Haïti, soulignant la gravité de la situation. «L'insécurité s'accroît au niveau national : violences dans l'Artibonite, barrages routiers au Cap-Haïtien et pénurie de carburant dans le Sud. Les habitants de la capitale sont enfermés, ils n’ont nulle part où aller. Les personnes qui fuient ne peuvent pas rejoindre les membres de leur famille et leurs amis dans le reste du pays pour trouver refuge. La capitale est entourée de groupes armés et de danger. C'est une ville assiégée».
«Les déplacements successifs, où les individus abandonnent tout, associés à des expériences de violence, de viol et de conditions de vie surpeuplées, ont exacerbé la détresse psychologique avec une montée alarmante des tendances suicidaires parmi les populations déplacées», s'est alarmé l'OIM.
Notons que sur tout le territoire national environ 362 000 personnes sont déplacées. Pour l'Organisation Internationale des Migrations, c'est 15 pour cent de plus depuis le début de l'année. Plus de la moitié d'entre eux, soit 180 000, sont des enfants, un groupe particulièrement vulnérable. Le manque de biens et de ressources amplifie une situation économique déjà précaire. Chaque nouvel emplacement présente de nouveaux défis d'adaptation, tels que l'accès à l'eau et aux services de base. Les familles doivent constamment s’adapter, ce qui augmente le stress et l’anxiété.
En support à ces déplacés, l'OIM et ses partenaires ont distribué près de 300 000 litres d'eau à plus de 20 000 personnes ainsi que la distribution de couvertures, de jerrycans, de lampes solaires, d'ustensiles de cuisine et de bâches en plastique. Elle offre un soutien psychosocial à travers des lignes d'assistance téléphonique. et des cliniques mobiles avec des psychologues, des infirmières et des médecins. L'OIM a également fourni une aide en espèces à plus de 350 migrants vulnérables sur les 1 820 rapatriés de République dominicaine au cours de la semaine dernière.
L’OIM et ses partenaires humanitaires ont besoin d’un accès sans entrave à tout le pays pour garantir que l’aide vitale parvienne dès maintenant aux personnes les plus vulnérables.
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