Le Placentin
<
Flash
news-details
Immigration

La Maison-Blanche réagit aux critiques du Pape François sur les expulsions de migrants

Tom Homan, conseiller de Donald Trump, a vivement réagi aux propos du Pape François au sujet de la politique migratoire des États-Unis. Considérant que les expulsions de migrants décidées par le président américain portaient « atteinte à leur dignité », le pontife s’est attiré les foudres de Washington.

Des relations de plus en plus froides. Souvent en désaccord sur de nombreux sujets sociétaux, le Pape François et Donald Trump s’opposent désormais au sujet des expulsions massives de migrants souhaitées par le président américain. Ce mardi midi, le chef de l’Église a commencé par condamner le décret signé par le dirigeant lors de son investiture, le 20 janvier 2025, visant à expulser « des millions de sans-papiers » des États-Unis.

news-details

« L’expulsion de « personnes qui, dans de nombreux cas, ont quitté leur pays pour des raisons d’extrême pauvreté, d’insécurité, d’exploitation, de persécution ou de grave détérioration de l’environnement, porte atteinte à la dignité de nombreux hommes et femmes », a déploré François dans une lettre adressée aux évêques américains et publiée par le Vatican à la mi-journée.

Le chef de l’Église catholique en a profité pour inviter « tous les fidèles et toutes les personnes de bonne volonté (…) à examiner la légitimité des normes et des politiques, à la lumière de la dignité de la personne et de ses droits fondamentaux ».

Une prise de position peu appréciée par Washington. En effet, la Maison Blanche n’a pas tardé à répliquer par la voix du principal conseiller de Donald Trump pour la politique migratoire, Tom Homan : « Je voudrais qu’il se concentre sur l’Église catholique et nous laisse nous occuper des frontières », a-t-il lancé lors d’un bref échange avec des journalistes, diffusé par la chaîne américaine Newsmax. « Il veut nous attaquer parce que nous assurons la sécurité de nos frontières ? Il a un mur autour du Vatican, n’est-ce pas ? (…) Nous ne pouvons pas avoir un mur autour des États-Unis », a ironisé M. Homan, qui s’est présenté comme un « catholique depuis toujours ». Le minuscule État du Vatican, situé à Rome, est entouré d’une enceinte de plusieurs km de long.

Dans sa lettre, le pape, même s’il qualifie de « crise majeure (…) l’amorce d’un programme d’expulsions massives », reconnaît toutefois « le droit d’un pays à se défendre » contre les migrants qui auraient commis des « crimes graves », que ce soit aux États-Unis ou dans leur pays d’origine.

Le pape avait déjà dénoncé mi-janvier, à la veille de l’investiture de Donald Trump, son plan d’expulsion de migrants sans papiers, qui représenterait pour lui « une calamité ». François, qui avait reçu Donald Trump au Vatican lors de son premier mandat en 2017 pour une entrevue d’une demi-heure, l’avait alors déjà critiqué pour ses positions anti-migrants. L’an dernier, le souverain pontife avait fait une rare incursion dans la campagne électorale américaine en qualifiant de « folie » les attitudes hostiles aux migrants et en critiquant les personnalités catholiques américaines de droite pour leurs positions trop conservatrices.

Le Placentin

Partagez cet article



Supporter Le Placentin
author

Le Placentin

Journaliste

Le Placentin.

Laissez un commentaire


0 Commentaire