Port-au-Prince, le 5 septembre 2024 – Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a rencontré ce jeudi 5 septembre Edgard Leblanc Fils, président du Conseil présidentiel de transition, à la résidence officielle à Bourdon. Cette rencontre, marquée par des discussions cruciales sur l'avenir d'Haïti, a néanmoins laissé de côté un sujet brûlant : la corruption.
La réunion, qui survient dans un contexte d'insécurité chronique et de crise politique aiguë en Haïti, s'est focalisée sur deux enjeux majeurs : la sécurité et l'organisation des prochaines élections. Selon des sources proches du dossier, Blinken et Leblanc ont discuté des efforts nécessaires pour stabiliser le pays, notamment à travers la mise en place d'un nouveau Conseil électoral provisoire (CEP), chargé de garantir un processus électoral crédible.
Cependant, un point sensible a été évité : le scandale de la Banque nationale de crédit (BNC), qui a éclaboussé trois conseillers du CEP. Interrogé à ce sujet, Edgard Leblanc Fils a confirmé que le dossier de la corruption n'a pas été abordé lors des échanges. « Blinken n'a pas formulé de demande d'éviction des conseillers impliqués. Au contraire, il a salué leur démarche de se présenter volontairement à l'Unité de lutte contre la corruption (ULCC) », a précisé Leblanc.
Cette omission a soulevé des interrogations, d'autant plus que la corruption reste l'un des obstacles majeurs à la stabilité et à la bonne gouvernance en Haïti. Le fait que ce sujet n'ait pas été traité pourrait susciter des critiques, tant au niveau national qu'international, quant à la réelle volonté des autorités haïtiennes et américaines de s'attaquer aux racines du mal.
La visite de Blinken, la première en Haïti depuis le début du mandat de Joe Biden, souligne l'importance que l'administration américaine accorde à la situation en Haïti. Néanmoins, le silence sur la question de la corruption laisse planer un doute sur l'efficacité des réformes envisagées.
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