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Justice

La FJKL dénonce une mascarade judiciaire après le blanchiment de l’ex-sénateur Nenel Cassy par Me Frantz Monclair

La Fondation Je Klere (FJKL) s’insurge contre la décision du Parquet de Port-au-Prince de libérer l’ex-sénateur Nenel Cassy et son présumé complice Willy Adrien alias Kadafi, arrêtés le 2 août dernier à Pétion-Ville par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ).

L’organisation parle d’un scandale monstrueux et accuse le Conseil présidentiel de transition (CPT) d’officialiser l’impunité en Haïti.

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L’ex-parlementaire et ses associés étaient poursuivis pour des accusations particulièrement graves : assassinat, complicité d’assassinat, tentative d’assassinat, enlèvement, complot contre la sûreté de l’État, financement de terrorisme, corruption, blanchiment des avoirs et association de malfaiteurs. Le rapport de la DCPJ renvoyait non seulement Nenel Cassy et Willy Adrien devant la justice, mais également plusieurs figures du crime organisé dont Renel Destina alias Ti Lapli, Johnson André alias Izo 5 Segond, Dieufaite Renel alias Chameau Manno et d’autres chefs de gangs redoutés.

Pourtant, contre toute attente, le Parquet représenté par l’ancien commissaire Frantz Monclair a décidé de classer le dossier sans suite et d’annuler les poursuites, alors même que plusieurs juges d’instruction étaient déjà saisis de différentes pièces issues d’enquêtes antérieures. Pour la FJKL, cette décision constitue une violation flagrante de la procédure : le commissaire du gouvernement ne peut se substituer aux magistrats instructeurs ni clore des dossiers en cours d’instruction.

Les révélations de la DCPJ contenues dans le supplément d’enquête sont accablantes. Dans le cas de l’assassinat du diplomate Jacques Pierre Matilus, tué lors d’une tentative d’enlèvement en février 2021, des indices matériels et téléphoniques mettent directement en cause Nenel Cassy. Le poignard de la victime a été retrouvé dans le véhicule de l’ex-sénateur. Les relevés d’appels téléphoniques établissent des échanges suspects le soir du drame. Des contradictions majeures dans ses déclarations viennent renforcer les soupçons.

Le rapport mentionne également des éléments relatifs à l’enrichissement illicite et au blanchiment d’avoirs. L’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) avait déjà dénoncé des fausses déclarations de patrimoine et mis en lumière des écarts financiers considérables par rapport aux revenus officiels de l’ex-sénateur. Son patrimoine immobilier, ses comptes bancaires et ses véhicules dépassent largement ce que ses salaires auraient pu justifier.

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Jean Rony Poito PETIT FRERE

Journaliste

Journaliste-rédacteur & professeur de sciences sociales. Passionné de la rédaction.

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