Ce jeudi 5 juin, l’Assemblée nationale française a adopté une résolution historique reconnaissant officiellement l’injustice de la dette imposée à Haïti en 1825.
Deux cents ans après l’ordonnance du roi Charles X, qui obligeait la jeune république noire à verser 150 millions de francs-or à la France en échange de la reconnaissance de son indépendance, Paris ouvre enfin la voie à un débat sur la réparation de cette dette coloniale.
Portée par le groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), la résolution a été adoptée par 53 voix pour, 9 contre et 3 abstentions. Elle appelle le gouvernement français à reconnaître cette injustice, à en évaluer les conséquences économiques et sociales sur le long terme, et à créer une commission indépendante franco-haïtienne pour explorer les pistes de réparation, qu’elles soient symboliques, financières ou mémorielles.
La majorité des groupes parlementaires ont salué un pas important vers la justice historique. À l’exception notable du Rassemblement National, qui s’est opposé au texte, estimant qu’il était injuste de « faire porter aux Français d’aujourd’hui la responsabilité des erreurs du passé ».
En Haïti, ce geste, bien que tardif, a été accueilli avec sérieux et émotion. Des intellectuels, militants et membres de la diaspora ont rappelé que la reconnaissance est un premier pas, mais qu’elle doit être suivie d’actions concrètes.
Deux siècles après avoir été contrainte de payer pour sa liberté, Haïti obtient enfin une reconnaissance officielle de cette injustice. Le début, peut-être, d’un long chemin vers la réparation. La mise en place de la commission pourrait ainsi ouvrir la voie à un processus inédit de justice réparatrice entre la France et l’une de ses anciennes colonies les plus durement marquées par l’esclavage et le colonialisme.
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