Le ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Métellus, a révélé que les gangs armés perçoivent jusqu’à 100 millions de dollars américains chaque année grâce à des revenus extorqués sur les conteneurs qui transitent par la frontière haïtiano-dominicaine. Une situation alarmante que l’État haïtien entend désormais combattre avec fermeté, selon les déclarations du ministre lors d’une entrevue accordée à Magik 9 et Le Nouvelliste.
Pour stopper cette hémorragie financière et freiner l’alimentation économique des groupes armés, le gouvernement haïtien a pris plusieurs mesures. Bien que les détails de ces décisions n’aient pas encore été rendus publics, Alfred Métellus a insisté sur la nécessité de protéger les recettes nationales des mains de ces acteurs illégaux qui sapent l’économie du pays.
Dans ce contexte d’instabilité chronique, le ministre a indiqué qu’Haïti a désormais besoin de 600 millions de dollars pour répondre aux urgences provoquées par l’insécurité. Ce montant a été réévalué à la baisse grâce à un réalignement du budget en concertation avec les partenaires financiers de l’État.
Parmi eux, le Fonds Monétaire International (FMI), qui a salué les efforts du pays pour maintenir une certaine stabilité macroéconomique malgré la situation sécuritaire délétère. Le FMI s’est également engagé à appuyer le gouvernement haïtien dans sa quête de financements, notamment pour les besoins liés à la sécurité.
Mais au-delà de l’action militaire ou policière, le ministre Métellus affirme que le vrai combat contre l’insécurité passe par la création d’emplois. Pour lui, la jeunesse haïtienne, majoritaire dans la population, constitue un terreau fertile pour les groupes criminels, faute d’opportunités économiques ou de perspectives migratoires. « Si elle ne trouve pas des opportunités de migrer vers d’autres contrées, elle va rester au pays et sera utilisée par des personnes de mauvaises intentions », a-t-il averti.
Face à ce constat, la stratégie du gouvernement vise à redynamiser et recapitaliser les petites et moyennes entreprises (PME). L’objectif est clair : créer des opportunités économiques viables pour détourner les jeunes des réseaux criminels et participer, à terme, à une pacification durable du pays.
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