Après plus de sept mois de silence sur les pistes, Sunrise Airways annonce la reprise de ses vols domestiques à partir du 12 juin 2025. Mais que l’on ne s’y trompe pas : ce redécollage ne signe pas une amélioration de la sécurité nationale. Il résulte plutôt d’un arrangement surprenant entre la compagnie privée et l’État haïtien, qui s’est engagé à couvrir une part des risques liés à l’insécurité persistante.
Selon un communiqué officiel, la compagnie bénéficiera désormais d’une assurance complémentaire fournie par l’État, à hauteur de 11 millions de dollars américains. Une couverture exceptionnelle destinée à indemniser les victimes humaines et compenser les pertes matérielles en cas d’incident aérien causé, directement ou indirectement, par la violence armée qui ronge toujours le pays.
Pendant ce temps, les routes nationales demeurent sous l’emprise de groupes armés. Les principaux axes restent bloqués, les marchandises stagnent dans les camions, les familles sont coupées les unes des autres. L’insécurité routière transforme chaque déplacement en défi, chaque tentative de transit en potentiel drame. Pourtant, l’État fait le choix de sécuriser le ciel à coups de millions, tout en laissant la terre à l’abandon.
Tandis qu’une minorité pourra à nouveau survoler les poches de violence, la majorité continuera d’y être enfermée. En garantissant les airs sans rétablir l’accès à la terre, le gouvernement choisit une réponse partielle à une crise systémique. Une logique verticale, où l’État s’élève, pendant que son peuple s’enlise.
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